Ezekiel J. Swanson

Le fils à papa …
J’ai vu le jour un 20 juin à 19h30. C’était la canicule. J’étais emmitouflé parce que je ne savais pas réguler ma température mais il faisait facilement 30 degrés dehors. Ce n’était pas une bonne période pour mettre au monde. Quoi qu’il en soit, j’avais décidé de pointer le bout de mon nez à ce moment-là. Peu importe le temps qu’il faisait ou l’état d’esprit de ma maman. Mon papa l’avait quitté quelques jours plus tôt, il ne se sentait pas prêt d’être père. Ma maman m’a élevé seule. Et je trouve que je ne suis pas vraiment raté, si ? Je n’ai jamais cherché à le rencontrer. Après tout, s’il était parti, c’est qu’il ne voulait pas de moi, non ? Alors, pourquoi commencer à le chercher ? A vouloir à tout pris voir à quoi il ressemble. Avec ma mère, nous nous sommes toujours très bien débrouillés. Elle s’occupait très bien de la maison et savait changer des ampoules quand il le fallait. Nous n’avions pas besoin d’un homme à la maison. Enfin, jusqu’à ce que je le devienne. Je suis très proche de ma maman. Elle m’a tout donné. Alors, à mon tour, je la rends bien. Je m’occupe d’elle. Enfin, de nous.

Quand je serai père…
J’avais 23 ans. Mes études ne faisaient que commencer. J’avais choisi médecine. C’est que c’est long ses études. Je n’avais pas énormément de facilités, je devais travailler très dur pour y arriver. J’étais de ces personnes qui faisaient tout pour réaliser leurs rêves. Ma mère m’avait appris à me battre pour avoir ce dont je voulais dans la vie. Elle n’avait que très peu de moyens. Si je souhaitais le dernier pull à la mode, il me fallait trouve run petit travail : tondre la pelouse des voisins, sortir le chien d’une vieille dame qui ne savait plus marcher, … C’était à moi de me débrouiller. Enfin, revenons à nos moutons. J’avais rencontré une jeune fille. Elle était magnifique ! Une blonde aux yeux bleus typiquement une de l’Europe du Nord. Je ne pouvais que craquer. Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour obtenir un premier rendez-vous. Puis, tout s’est enchaîné. Je l’ai présentée à ma maman. Nous avons décidé d’emménager ensemble pour être plus proche de l’université. Je continuais d’aller voir ma maman tous les deux jours. Puis, un jour, je rentrais gentiment de mon jour de stage. Sara (c’est son prénom) m’attendait dans notre fauteuil un énorme sourire sur les lèvres. Que se passait-il ? « Tu vas être papa. ». Quoi ? Comment ça ? Mais je ne suis pas prêt. Je n’ai pas de diplôme. Je ne sais pas l’assumer financièrement. J’avais 26 ans. J’allais être diplômé l’année qui suivait. Ma maman allait nous aider. Je le savais. Je pouvais prendre un job comme vendeur chez Mac Donald. Oui, nous nous en sortirions. Mais quand même, c’était beaucoup trop tôt ! Quoi qu’il en soit, notre petite fille prénommée Juliet pointait le bout de son nez un beau mois de mai. Le printemps était bien installé. Il ne faisait pas trop chaud. Tout allait pour le mieux. La première année se passait bien. Nous avions trouvé nos repères. J’étais très proche de ma fille, je la protégeais tout le temps de tout. Des coins en mousses étaient placés sur les meubles et les tables. J’avais installé des caches prises pour éviter qu’elle n’y mette ses doigts. Nous nous étions mariés un peu avant la naissance de Juliet. Je voulais qu’elle porte mon nom. Et que Sara et moi soyons un couple honnête. Je vivais un vrai rêve. Notre fille n’allait pas avoir une famille comme la mienne. Elle serait élevée par son père et sa mère. Elle serait épanouïe. Et puis … Un soir, je revenais d’une garde au boulot. Il était un peu plus tôt que d’habitude. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai découvert que notre fille jouait seule dans la salon et que ma femme faisait des cabrioles avec un inconnu dans notre lit. Je n’en revenais pas. Ni une ni deux, je pris les affaires de Juliet et les miennes. Je claquais la porte et revenais vivre chez ma mère. Oh, bien sûr, Sara a bien essayé de me récupérer. Elle s’excusait, me disait que cela ne se reproduirait plus. Mais elle avait perdu ma confiance. Je demandais alors le divorce et la garde exclusive de Juliet. Après m’être battu pendant un an, j’obtins gain de cause. Juliet irait voir sa mère un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires. C’était maintenant à moi de me débrouiller. Il me fallait une nounou pour s’en occuper lorsque je serai au travail. Ma maman m’aidait beaucoup. Nous hébergions chez elle. Et j’avais l’impression que cela lui faisait du bien. La nounou avait vite craqué sur moi. Mais je n’étais pas prêt à vivre une nouvelle relation. J’avais été trompé et manipulé. Je ne donnais plus ma confiance si facilement.